Résultats du Forum canadien sur la résilience numérique

Le 21 mai, eQualitie et ses partenaires ont organisé le forum inaugural sur la résilience numérique canadienne, réunissant le gouvernement, l’industrie et le monde universitaire à Ottawa pour une discussion approfondie sur l’amélioration de la résilience numérique canadienne, au pays et à l’étranger.

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Principaux enseignements

  • À l’échelle nationale, la résilience numérique est un élément fondamental de la souveraineté nationale. La protection des données et de la vie privée des Canadiens dans le cadre de la juridiction locale exige que le gouvernement investisse dans un secteur de services numériques d’origine nationale – y compris les fournisseurs d’accès à Internet, l’infrastructure en nuage, la fintech et l’IA – soutenu par des incitations fiscales axées sur le consommateur. C’est l’occasion pour le Canada de construire une réponse CanTech aux BigTech, en créant des emplois locaux et de la valeur économique.
  • À l’étranger, la résilience signifie défendre la démocratie, les droits humains et la sécurité humaine en ligne. Ces valeurs requièrent une attention urgente à mesure que l’autoritarisme numérique s’étend et que la dynamique du pouvoir mondial se modifie.
  • L‘éducation est le point de départ. Renforcer la sensibilisation au numérique et les capacités dans les secteurs public, privé et gouvernemental. L’intégration de ces principes dans les politiques et les stratégies d’investissement permettra non seulement de développer une industrie locale solide, mais aussi de lutter contre la répression numérique transnationale.
  • Si le Canada veut avoir son mot à dire sur son avenir numérique et sur celui de l’internet mondial, il doit investir dans des solutions à long terme et évolutives qui soutiennent l’autodétermination numérique et s’alignent sur les objectifs de la politique étrangère et de la sécurité.
  • Le Canada est particulièrement bien placé pour être un leader d’opinion et d’action en matière de résilience numérique, aux côtés de ses alliés européens et mondiaux.

Conférence de presse

La journée a débuté par une conférence de presse sur la Colline du Parlement, au cours de laquelle le public a demandé au gouvernement de se concentrer davantage sur la résilience numérique du Canada et d’y investir davantage.

Venny Ala-Siurua (directrice exécutive de Women on Web), Dmitri Vitaliev (directeur fondateur de eQualtie.org), Kyle Matthews (directeur exécutif de MIGS), Deirdre Collings (directrice exécutive de la SecDev Foundation) et Emil Falcon (PDG et fondateur de Web Hosting Canada).

« Nous devons aller au-delà du financement d’urgence et de la pensée programmatique à court terme », a conclu le fondateur d’eQualitie, Dmitri Vitaliev.« Si le Canada veut influencer son destin numérique et celui de l’internet moderne, il doit investir dans des solutions numériques à long terme qui renforcent les droits numériques dans le cadre de ses engagements plus larges en matière de politique étrangère et de sécurité. »

Forum sur la résilience numérique

Au cours du forum de l’après-midi, les participants ont soulevé une question essentielle : à une époque d’instabilité géopolitique croissante, de domination des grandes plateformes technologiques et de répression numérique transnationale coordonnée, que signifie la résilience pour une démocratie du G7 ? Les intervenants ont fait valoir que le Canada dispose de l’infrastructure physique, des cadres juridiques et des valeurs civiques nécessaires pour jouer un rôle de premier plan, mais qu’il manque d’initiatives intergouvernementales et d’une industrie nationale des services numériques. Qu’il s’agisse de l’informatique dématérialisée, de l’hébergement de sites web ou des plateformes de communication publique, les participants ont noté que le gouvernement, les entreprises et la société civile du Canada restent très largement tributaires de fournisseurs étrangers, la plupart des infrastructures de base et des données personnelles étant stockées (et gérées) en dehors de la juridiction canadienne.

Le forum sur la résilience numérique a mis en évidence l’intérêt national pour la croissance de l’industrie canadienne des services numériques. Le programme SRED, par exemple, a montré que le Canada est capable d’attirer et de développer des industries technologiques grâce à des programmes d’incitation fiscale.

Qui était là

  • Affaires mondiales
  • Patrimoine
  • Services partagés
  • ISED
  • DND
  • Sécurité publique
  • GRC
  • Ambassades étrangères
  • L’industrie
  • Société civile
  • Académie
  • Groupes de réflexion

Plusieurs représentants du gouvernement, s’exprimant dans le cadre de la règle de Chatham House, ont souligné l’urgence croissante de faire progresser la résilience numérique et ont reconnu que le Canada est à un moment clé!. Si les efforts pour lutter contre l’ingérence étrangère se sont accélérés, avec notamment la création d’une unité de surveillance dédiée aux sources ouvertes lors des dernières élections générales, les responsables ont souligné que ces progrès n’étaient qu’un point de départ. L’unité a été conçue pour combler les lacunes critiques en matière d’accès aux données, de couverture géographique et de communication publique, et son déploiement marque une évolution vers une gouvernance plus transparente et préventive.

« Nous ne pouvons pas attendre qu’une faille se produise pour informer le public », a fait remarquer un participant, appelant à « une capacité institutionnelle plus forte et permanente dans tous les départements« .

Priorité à l’international

Les organisations canadiennes à but non lucratif contribuent déjà à façonner la résilience numérique sur les lignes de front mondiales. La Fondation SecDev a fait part de son expérience en matière de soutien à plus de 30 000 défenseurs des droits de l’homme et groupes de la société civile dans 26 pays, par le biais de réponses aux dommages numériques, de formations préventives et du programme CyberStar, un cadre de sécurité pratique pour les organisations communautaires dépourvues de personnel informatique.

« Notre identité canadienne – y compris une équipe multilingue et multiculturelle – nous permet de nous engager profondément avec les communautés que nous servons », a déclaré Deirdre Collings, directrice exécutive de la Fondation SecDev. « On nous fait confiance, et cette confiance est un atout stratégique.

Women on Web, une organisation canadienne à but non lucratif qui fournit un accès à l’avortement par télémédecine dans plus de 180 pays, a parlé du rôle que joue la technologie canadienne dans le maintien de ses services en ligne face à la censure de l’État et aux fermetures pour des raisons politiques. Grâce à des partenariats stratégiques avec eQualitie, leurs sites web fonctionnent désormais sur une infrastructure résiliente protégée contre les attaques DDoS et les blocages de réseau.

« L’avortement est un soin de santé », a déclaré Venny Ala-Siurua, directeur exécutif de Women on Web. « Et dans la plupart des pays du monde, l’accès à ces soins dépend désormais de la liberté de l’internet.

L’éléphant dans la pièce

Nous assistons à une nette réduction de l’engagement des États-Unis et à des coupes sombres dans les programmes internationaux et les institutions qui menaient autrefois la lutte contre l’autoritarisme numérique. Cette situation crée à la fois une lacune et une opportunité.

Les États-Unis se retirant du soutien aux programmes de défense de la liberté de l’internet, les participants au forum ont fait valoir que le Canada avait à la fois la possibilité et la responsabilité d’assumer un rôle de leader plus important, en se joignant à ses alliés européens pour mettre en place de nouveaux programmes de financement afin de combler le fossé grandissant.

« Nous n’avons pas besoin d’un nouvel aimant, mais d’une constellation. Le Canada peut contribuer à la façonner », a déclaré Chris Beal, chercheur principal à MIGS.

Vers un investissement stratégique dans la résilience numérique canadienne

Le forum s’est achevé sur un appel en faveur d’une stratégie nationale globale associant la réforme des marchés publics nationaux, l’infrastructure numérique d’intérêt public et l’alignement de la politique étrangère. Les participants ont souligné qu’une telle stratégie doit traiter la résilience numérique non pas comme une question sectorielle, mais comme une question d’intérêt national – enracinée dans la souveraineté, la vie privée, la confiance du public et les droits de l’homme.

En collaboration avec ASl19, MIGs, SecDev Foundation, Web Hosting Canada, Easy DNS, eQualitie lance une campagne nationale pour établir un Fonds de résilience numérique. Nous appelons les organisations canadiennes des secteurs de la technologie d’intérêt public, de la société civile, de la cybersécurité et du développement international à se joindre à nous.

Le fonds pour la résilience numérique :

  • Attirer, retenir et développer les talents dans les communautés technologiques civiques et à code source ouvert du Canada, en renforçant le leadership du Canada en matière d’innovation numérique éthique et transparente.
  • Soutenir les petites et moyennes entreprises, les coopératives et les développeurs indépendants qui mettent au point des technologies fiables, respectueuses des droits et interopérables, conformes aux valeurs canadiennes.
  • Renforcer la protection de la vie privée et des données en pratique, et pas seulement en principe, en assurant le développement et l’accessibilité d’outils qui donnent vie à ces normes pour les utilisateurs quotidiens.
  • Offrir des alternatives crédibles et d’intérêt public aux plateformes dominantes basées aux États-Unis, en réduisant la dépendance du Canada et en renforçant son autonomie numérique.
  • Renforcer la résilience géopolitique en favorisant un écosystème numérique diversifié et fiable sur lequel les citoyens, les institutions et les gouvernements du Canada peuvent compter.

Participez à la campagne !

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